
C’est dans la Boîte [8]: La Caisse à Patates

Depuis le mois de septembre et la caisse à bière, je suis à la recherche de la caisse sympa et facile à faire pour ranger mes pommes de terre. Certes, ce n’est pas très glamour, mais j’aime les patates.
Comme ce n’est pas toujours facile de trouver la palette idéale (propre et pas trop abîmée), j’ai décidé de m’en passer et d’utiliser des tasseaux non rabotés. Ils sont vendus en lot et peuvent servir à plein de choses, comme cette cagette à fruits et légumes.
Composition de la caisse
Les tasseaux non rabotés sont vendus aux alentours de 7€ le lot de 6 (de quoi faire 2 caisses). J’ai aussi utilisé un reste de planche (de la cave) de 40 cm de large.

La poignée creusée est la même que celle de la caisse à bière.
La mise en couleurs
Pour cette création, j’ai mis la charrue avant les bœufs. Au lieu de peindre ma caisse après l’avoir fabriquée, j’ai peint les morceaux séparément avant de les assembler.
Pour les tasseaux, j’ai été encore plus radicale: je les ai peints en entier. C’était beaucoup plus rapide et plus facile pour les faire sécher. Ensuite, je les ai coupés en 12 morceaux avec ma scie à onglet électrique. J’ai utilisé le premier en gabarit (dans ce cas, toujours bien utiliser le même morceau!).
J’ai fait les retouches de peinture aux extrémités. J’ai utilisé une peinture à la craie maison (recette au plâtre de Paris) à base d’une peinture acrylique de couleur “Kaolin”.
Une fois peints avec une seule couche, j’ai poncé tous les morceaux, en insistant sur les angles. Le pin étant un bois blanc, le contraste avec la peinture était plutôt faible. Je l’ai renforcé avec de la teinte à la rouille (de 4 jours) passée au pinceau sur les arrêtes. J’essuyais l’excès au fur et à mesure: le pin absorbe facilement les liquides.

Mes morceaux étaient vieillis, jolis comme tout. Pour rester dans le même style vieilli, j’ai eu envie d’y écrire quelque chose… et d’essayer de nouvelles techniques.
Le transfert sur bois avec une imprimante laser.
C’est une technique vue sur de multiples épingles sur Pinterest que je voulais tester depuis longtemps.
Pour cela, il faut :
- du papier sulfurisé (papier cuisson)
- du papier A4 pour imprimante classique
- un bâton de colle
- une bombe de laque (pour les cheveux)
- une imprimante laser
- une raclette ou une carte (type carte de fidélité)
Si vous êtes vraiment téméraire, vous pouvez simplement couper le papier sulfurisé à la taille d’un A4 et l’imprimer directement. Pour ma part, je préfère encoller ma feuille de sulfurisé sur une autre feuille normale avec un bâton de colle. Je préférais éviter les bourrages dans l’imprimante.
Je prépare mon fichier d’impression en mettant mon dessin en mode “miroir”. Pour ce genre de travaux, j’utilise Inkscape, un logiciel de dessin vectoriel gratuit (qui est devenu un incontournable pour moi).
Il n’y a plus qu’à placer la feuille dans le bac de l’imprimante. Je vous redonne le petit truc pour retrouver le sens dans lequel mettre la feuille : j’écris “dessus” sur une feuille, je la place dans le bac en respectant ce qui est écrit. J’imprime un petit quelque chose. Si “dessus” et l’impression sont sur la même face, c’est le sens voulu (ou l’inverse si ce n’est pas le cas).
Comme l’encre de l’impression laser n’est pas complètement fixée sur le papier cuisson, elle peut encrasser un peu les rouleaux de l’imprimante, n’hésitez pas à imprimer une ou deux feuilles de papier A4 normal pour les nettoyer – surtout si ce n’est pas votre imprimante 😉
Ma feuille est imprimée. Je décolle le papier sulfurisé de la feuille A4 (facile : ça ne colle pas bien!). J’imbibe légèrement le morceau de bois avec de l’eau, en passant une lingette humide. Je place mon transfert à l’endroit voulu, encre contre bois.

Je l’ai fixé tant bien que mal avec du ruban de masquage: ça ne collait pas bien sur le papier sulfurisé et pas tellement mieux sur le bois humide.
Avec une carte, je frotte la surface pour déposer l’encre sur le bois.

Il faut aller assez vite, sinon l’eau sèche… il ne faut pas faire bouger le transfert, sinon, les lettres ne sont pas nettes… Bref, ça demande un minimum de dextérité. La bonne nouvelle, c’est que si ce que vous avez transféré est moche, vous pourrez aisément l’effacer en nettoyant avec la lingette.

Si ça vous convient, il ne reste qu’à donner un petit coup de laque. Personnellement, j’avais coché “acheter de la laque” dans un coin de ma tête, mais j’ai complètement oublié. C’est aussi pour ça que je peux vous dire que ça se nettoie très bien…
En conclusion : le fini est incroyable pour du DIY et c’est assez facile à faire.
J’ai tenté la même chose avec des impressions couleurs: ça n’a pas marché, surtout avec des images. Il est préférable de se cantonner à des caractères ou des illustrations au trait.
C’était un peu trop parfait pour ma caisse à patates, et comme je n’avais pas de laque, je suis revenue à ma bonne vieille peinture acrylique.
Le lettrage à la peinture avec l’aide l’imprimante jet d’encre.
Quand j’avais fait le lettrage de mes lettres “Bière” pour la caisse à bière, j’avais employé une technique de mon temps… Et oui, les millenials n’ont pas connu les polycopiés violets qui sentaient bon l’alcool, ni le papier carbone. Mais moi, si. Basiquement, j’avais “carboné”… en constatant tout de même que les contours de mes lettres imprimées avaient tendance à se recopier sur l’autre côté…
Cette fois, j’y suis allée à fond. J’ai refait un lettrage avec Inkscape (pour économiser l’encre, je n’ai tracé que le contour) que j’ai mis en miroir. Je l’ai imprimé avec mon imprimante jet d’encre sur du papier classique.

Je l’ai positionné côté imprimé contre le bois en le fixant avec du ruban de masquage, et j’ai griffonné avec mon crayon à papier.

C’était facile et surtout terriblement efficace.

Une fois que mes lettres sont tracées, ce n’est plus que du coloriage au pinceau fin. Il y a toujours un sens où on se sent plus à l’aise, il ne faut pas hésiter à tourner l’ouvrage pour être bien.

Personnellement, ce genre de lettrage m’éclate (j’ai joué à la peintre en lettre dans ma vie d’avant). Je trouve ça plus authentique (autant que peut l’être un objet vieilli artificiellement).
Après une seule couche et un peu de ponçage, mes lettres semblent avoir survécu au temps :

Le Montage
D’un côté, j’ai mes 12 tasseaux et de l’autre, j’ai mes 2 côtés à poignée. Il est temps de faire une cagette avec tout ça.

Mon crédo, c’est simplifie-toi la vie. J’ai fabriqué un petit gabarit avec des bouts de bois trouvés dans mon atelier et une patte de fixation.

Je n’ai qu’à mettre l’extrémité de mon tasseau dans le gabarit et percer dans le trou de la patte de fixation : le trou est toujours au bon endroit. Vu que j’ai 24 trous à faire, c’est appréciable.

Ensuite, je reprends chaque trou avec le foret-fraise pour préparer l’accueil de la vis.

Il n’y a plus qu’à visser les tasseaux en s’alignant sur mes montants : bien énervée, j’en ai pour 15 minutes…

Je fais bien attention à aligner mes tasseaux le long de mes côtés et à les espacer régulièrement.

J’ai attendu quelques semaines ce rayon de soleil bienveillant pour mes photos…



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