
Canevas sur Toile de Jute [2]
Après ma photo de profil, il me fallait un projet un peu plus ambitieux.
Des conserves et du canevas…
J’ai pris comme point de départ cette illustration de Dick Williams pour une campagne pour inciter les femmes à faire des conserves (“can”) pendant la seconde guerre mondiale.

Ce n’est qu’une fois terminé que ma nièce Laura m’a dit: “Elle me fait penser à “Desperate Housewives”. Bien vu, effectivement c’est une des œuvres utilisées dans le générique.
J’ai retouché les niveaux de la photo, puis je l’ai recadrée et j’ai changé la couleur du fond:

J’ai téléchargé cette photo dans le logiciel et j’ai joué un peu avec les réglages. Voici ce que l’ordinateur m’a finalement proposé :

Comme la photo est pixelisée, elle perd beaucoup de détails et de couleurs. Par exemple, la main qui tient les conserves est bizarre au niveau du bout des doigts parce qu’ils ont été lissés. Il y a aussi des pixels blancs entre le front et les cheveux.
Le nombre de pixels
Pour déterminer la taille de ma photo, j’ai compté les mailles sur ma toile de jute (1 maille = 1 pixel) pour avoir la largeur en pixels que je voulais: ici 130 pixels en largeur, ce qui m’a donné à la fin un canevas de 26 cm de large, mais là, je m’avance…
Le nombre de couleurs
Pour être au plus proche de mon image originale, j’ai été tentée de choisir un nombre élevé de couleurs. C’était une mauvaise idée : je pense maintenant qu’on ne doit pas dépasser 25 couleurs (30, c’est déjà trop). Avec trop de couleurs, certaines sont trop proches, et ça devient très compliqué de se repérer.
Les fils
Dans un monde merveilleux, j’aurais préparé ma grille et j’aurais acheté juste les fils dont j’avais besoin. Pour bricoler, j’ai ma petite cagnotte mensuelle, mais j’aime bien faire des économies quand je le peux. J’avais donc acheté 3 lots d’échevettes sur internet (de 200 à 300 échevettes) pour me faire une collection.
Après les avoir reçues, je me suis retrouvée sous un monceau d’échevettes impossible à gérer. Je ne savais pas ce que j’avais et je perdais un temps fou à chercher. J’ai donc pris le temps de faire 3 choses :
- les ranger dans des sachets congélation par famille de couleurs (rouges, roses, bleus, verts…)
- Faire un fichier dans un tableur avec tous les numéros, par colonne en fonction du premier chiffre (les 3–, 7–, 8–) que j’ai ensuite réordonnés dans l’ordre croissant. Je le mets à jour dès que je prélève une échevette.
- J’ai aussi fixé ensemble avec du scotch les échevettes de même numéro (et je les ai notées autant de fois que d’échevettes dans le tableur).
Les bobines de carton
Pour la réalisation, j’ai enroulé mes fils sur des petites bobines en carton, numérotées avec la référence de la couleur. C’est fastidieux (vraiment!), mais c’est vraiment du temps gagné lors de la réalisation.
Avec ce système, je peux tout de suite vérifier que je possède bien l’échevette demandée en regardant dans mon fichier. Ensuite, pour la trouver, je tape le numéro dans un navigateur internet: je vois la couleur, je sais dans quel sachet congélation chercher. Parfois, pour moi, c’est du bleu alors que c’est du vert… Si je sais que je l’ai, j’élargis ma recherche à d’autres sacs. Je n’ai pas affiné ma technique davantage: ça fonctionne.
Le choix des couleurs
J’avais 2 soucis:
- Je doutais un peu de la compatibilité des couleurs entre mes échevettes et les couleurs DMC. J’ai décidé d’en faire abstraction et de me focaliser sur ce que j’avais sous la main. Depuis, j’ai pu comparer: les couleurs sont proches.
- Je ne trouvais pas le choix des couleurs par le logiciel convaincant. Je trouvais que les couleurs de mon écran étaient assez proches de mon image originale mais différaient beaucoup des échevettes que j’avais dans la main.
Par exemple, sur l’image originale, les cheveux sont noirs : la couleur proposée est vert lierre, un vert très foncé certes, mais ça reste du vert. J’ai donc refait ma palette à ma sauce à la lumière du jour: en janvier, il fallait que je vise juste. Ce n’était pas drôle à faire mais ça m’a donner les moyens de finir.
Depuis, j’ai découvert que j’aurais pu faire plus simple : il existe des sites (comme celui-ci) qui proposent des couleurs de substitution pour chaque couleur.


Je ne vais pas vous le cacher, certains zones du canevas étaient complexes comme le visage et la manche. Pour me repérer, je surlignais les carrés faits sur ma grille et j’entourais en noir les zones d’aplat, mais c’était parfois difficile de savoir où j’en étais. Je ne vais pas vous mentir, à la fin, j’ai “bouché” les mailles oubliées au feeling.

Par rapport à un canevas commercial dessiné par des gens dont c’est la spécialité, cette grille est “bruitée” . Comme le nombre de couleurs est limité et que l’ordinateur ne redessine pas sa grille, il va par exemple mettre des pixels verts entre le noir et le jaune. L’œil humain n’a pas besoin de ces pixels verts, leur présence est même plutôt bizarre. J’ai donc parfois fait des choix artistiques et j’ai moi aussi modifié ma grille en supprimant des pixels que je jugeais inutiles.

Le canevas fini :
Comme vous pouvez le vois sur la photo suivante j’ai eu un souci de raccord pour le jaune (je ne m’en suis aperçue qu’une fois à la lumière du jour). Je n’ai pas refait, ça me plaisait quand même comme ça.


Mon canevas est terminé, il ne reste plus qu’à l’utiliser: ce sera dans la 3ème partie.
La femme au téléphone:
Pour poursuivre sur mon problème de couleurs, voici un dernier exemple. J’ai de nouveau choisi une illustration vintage d’une femme avec un téléphone rose très sixties.

Avec Photopad
J’ai refait mes petits réglages: 50 points / 23 couleurs

Cette fois, j’avais les couleurs pile-poil, j’ai donc commencé mon ouvrage, en point de croix. Voici le comparatif des couleurs écran / réel.

Le blanc était devenu bleu ciel, la main beige… Je me suis arrêtée là et j’ai essayé autre chose.
Le Snap & Stich de DMC.
Le site DMC propose de vous envoyer par e-mail une grille de canevas / broderie à partir d’une photo choisie par vos soins pour la somme de 10€, gratuitement si vous achetez les fils avec.
Pour ce test, j’ai repris la même image.
J’ai téléversé ma photo sur le site et j’ai choisi mes options :

Je ne pouvais pas choisir ma taille aussi finement que je le voulais, j’ai donc choisi très petit (8,3 x 16,6 cm). Il n’y a pas de possibilité de modifier son choix une fois l’achat fait alors il faut être précis.

J’ai validé ma commande et j’ai reçu mon diagramme par e-mail. Voici un extrait de la grille que j’ai reçue :

Petite déception : mon ouvrage est encore plus petit que ce qui était annoncé.
Deuxième petite déception : l’option d’achat des fils pour accompagner le diagramme n’est pas très économique. Il n’y a aucun moyen de dire “ce numéro, je l’ai déjà”. C’est tout ou rien. C’est bien dommage, parce que dès qu’on brode un peu, il reste des échevettes.
Par contre, au niveau couleurs, c’est plutôt pas mal: j’ai utilisé uniquement les couleurs du diagramme sans aucune modification ou substitution.



En conclusion:
- le logiciel Photopad n’est pas très bon sur les couleurs, mais il est efficace pour choisir finement la taille voulue et le nombre de couleurs (attention, il n’est gratuit que 30 jours).
- l’option DMC en ligne est meilleure sur les couleurs, mais le choix de la taille manque de finesse. Il manque une option de modification a posteriori si on regrette les options choisies (il n’y a pas de SAV si on a fait une erreur d’appréciation…)
Dans la dernière partie, je vous montrerai ce qu’ils sont devenus…
A bientôt!


2 commentaires
atelierduphoenix
Wahou !!! Quel beau travail !
Sandra
Quelle patience !
Mais le résultat donne super bien. J’ai hâte de voir la suite ^_^